Comme annoncé fin 2021 (lien vers le communiqué de presse), Les Ports de Strasbourg se préparent à un doublement de leur trafic ferroviaire, d’une part en adaptant les infrastructures et, d’autre part, en développant des incitations au report modal. En septembre 2021, les Ports de Strasbourg ont annoncé vouloir lancer une étude préparatoire pour doter l’espace portuaire d’un nouveau terminal ferroviaire.
Le projet d’études, d’une durée de 2 ans et d’un montant de 1,7 M€ est cofinancé par le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe de l’Union Européenne (50 %) et le Plan de Relance de l’Etat (20 %) et pourrait bénéficier également de co-financements de la Région Grand Est, la Collectivité Européenne d’Alsace et l’Eurométropole de Strasbourg (respectivement 3,33 %).
Démarrage de l’étude
C’est le groupement de maitres d’œuvre Arcadis et le cabinet d’architecture AEI, avec en complément comme sous-traitants ACE levage pour la partie relative aux portiques et avec CCO Ports et shipping pour la partie conseils en stratégie de gestion de terminal, qui ont été retenus par le PAS pour cette phase d’étude.
Arcadis aura en charge la direction et la coordination du projet incluant également les missions spécifiques telles que l’ingénierie des infrastructures portuaires (murs de quai, installations de ferroutage, génie civil) des bâtiments industriels, des voies ferrées, des plateformes et voiries ainsi que la distribution d’énergie de puissance.
Arcadis se voit également confier le pilotage de la mission spécifique « Zéro émission » du terminal, une mission essentielle au regard du projet.
Du diagnostic à la réalisation, un projet en plusieurs étapes
Le groupement aura dans un premier temps à mener les études de diagnostics.
Puis en phase d’études préalables, le groupement produira plusieurs scenarii d’aménagement de la plate-forme (4 à 6) permettant de maximiser les capacités ferroviaires, permettant au PAS de se positionner à la fois sur les trafics maritimes et sur les trafics continentaux rail-route, tout en préservant les capacités de stockage ou de stationnement et de mutualiser les moyens de manutention.
Différentes technologies de ferroutage listées lors du diagnostic seront explorées à ce stade.
Viendra la phase d’avant-projet au cours de laquelle le groupement détaillera davantage les études sur une liste finale de 3 solutions retenues en précisant les implantations, la définition des principaux ouvrages, la description fine des modes d’exploitation de chacun des modes, individuellement et en simultané.
Enfin, ces éléments permettront en PAS de définir la meilleure solution au regard de la multiplicité des critères et contraintes. Le groupement transmettra l’ensemble des données de conception générale du terminal de façon précise et documentée.
Un marché public dédié à la phase travaux démarrera la phase concrète du chantier.
Tout au long du projet, la mission « Zéro émission » sera menée afin d’orienter dès le début nos choix vers les meilleures dispositions constructives et maîtriser notre impact environnemental, pour le réduire.
Focus sur les incitations ferroviaires au PAS :
Afin de contribuer à faire basculer des transports routiers vers des modes plus respectueux de l’environnement et dans le contexte de la mise en place d’une Zone à faible émission, les Ports de Strasbourg ont décidé de contribuer au développement de la multimodalité avec la mise en place d’un dispositif volontariste d’incitation au report modal à compter du 1er janvier 2022. Le « dernier kilomètre » est le maillon qui est traditionnellement effectué en camion.
Pour inciter au développement de services ferroviaires locaux :
- Le PAS rend gratuites, les circulations internes à son réseau ferré portuaire (sans interface avec le réseau ferré national).
- Le PAS rend gratuite, pour 3 ans, la totalité de la redevance ferroviaire dans la zone portuaire pour les trafics nouveaux provenant du Bas-Rhin aux opérateurs qui utiliseront les navettes ferroviaires pour le « dernier kilomètre », au lieu de la route. La combinaison de trafics fluviaux et ferroviaires doit aussi être développée pour bénéficier de la complémentarité de ces deux modes.
- Aide au développement du trafic barge – barge.
Tout opérateur fluvial qui aura atteint en année N un trafic de bateau à bateau d’au moins 100 conteneurs pleins se verra rembourser 50 % des droits de port versés en N+1. Prenons l’exemple d’un opérateur, qui aurait réalisé 110 conteneurs de barge à barge sur l’année civile de 2022, au lieu des 75 qu’il atteignait en moyenne les années précédentes. Il se verra rembourser par le PAS, en 2023, 50% de la redevance versée sur ses volumes bateau-bateau réalisés en 2022.
- Aide au développement du trafic barge – train.
Tout opérateur qui aura atteint en année N un trafic de bateau à train d’au moins 100 conteneurs pleins se verra rembourser 100 % des droits de port versés en N+1 pour ses trafics bateau à train.
Le dispositif d’incitation au report modal donne des premiers résultats du premier semestre qui s’avèrent positifs.
Port de Strasbourg a déjà doublé le volume des flux barge + train à fin juin par à rapport à l’année dernière.
